La prise en charge d’un malade en fin de vie en soins palliatifs (SP) a pour objectif que le patient ne souffre pas et qu’il vive ses soins le mieux possible. Ces services de SP n’existaient pas autrefois et leur mise en place au sein des structures soignantes est une preuve d’humanité envers les patients et la souffrance. Aujourd’hui, ces services ne cessent de s’améliorer grâce aux efforts de professionnels médicaux et paramédicaux, mais aussi par la présence de bénévoles. La prise en charge devient de plus en plus englobante et, en parallèle des traitements médicamenteux, on déploie des traitements non médicamenteux ou thérapies complémentaires pour soulager la douleur « en douceur » ou aider au confort quotidien. Qu’en est-il ?
Hormis les soins d’hygiène et d’entretien (coiffeur, manucure, kinésithérapie…), on peut trouver par exemple, des méthodes ou techniques telles que l’hypnose, l’acupuncture, l’acupression (technique chinoise basée sur l’énergie circulant le long des méridiens), la thérapie miroir : utilisée par les kinés pour les douleurs rebelles dans les cas d’amputation (douleur membre fantôme) ou bien des choses encores plus simples :
- des ateliers de visualisation cognitive (penser à une situation agréable amène le corps dans un état réel de détente),
- un travail autour de la respiration pour la gestion de l’émotion et de l’anxiété (la tension physique et mentale accentue la sentation douloureuse),
- la thermothérapie : c’est-à-dire simplement l’application de chaud (afin d’augmenter la circulation locale, favoriser la détente musculaire)
Dans ces diverses approches complémentaires qui exigent des formations appropriées (formations universitaires diplômantes ou formation continue), le massage peut apporter des bienfaits très positifs, au-delà de son aspect bien-être. Comment ?
D’abord, le toucher-massage permet de promouvoir une qualité relationnelle lors des instants vulnérables de la vie et d’apporter un réconfort nécessaire. Puis il participe au travail que le patient est obligé de faire autour du schéma de son image corporelle et de ses sensations en premier, prendre en compte une partie du corps qui est soit niée, soit ignorée (cause de la maladie ou du traitement traumatique). Ensuite, réaliser que le corps douloureux peut encore ressentir des sensations agréables !
L’objectif premier d’un massage est de soulager les douleurs en soulageant les tensions (on pourra tout autant masser les mains, les pieds, les épaules…) et les bénéfices de cet art en soins palliatifs est une voie nouvelle qui s’ouvre, pleine d’humanité et de vie, jusuq’à la fin de vie.
Nous souhaitons de tout coeur que des études et des recherches soient menées pour encourager les pouvoirs publics à reconnaître la place des soins complémentaires en services de soins palliatifs. Puisse cet article jouer un rôle de motivation en ce sens.